10 mai 2008

10 mai : Journée de mémoire de la Nation


Cérémonie du 10 mai 2008 - Jardin du Luxembourg - Photo Philippe Péjo - Tous droits réservés

Le 10 mai 2001, le Sénat adoptait à l’unanimité, en lecture définitive, la proposition de loi présentée par Christiane Taubira, tendant à la reconnaissance de la traite et de l'esclavage en tant que crime contre l'humanité. Comme le souligne, à juste titre, mon ancienne collègue, la ministre Rama Yade dans Noirs de France, « Comme la France eut le triste privilège d’être la première puissance à édicter sous la forme d’un Code noir les principes régissant l’esclavage des Noirs, elle a été le premier Etat à reconnaître l’esclavage comme crime contre l’humanité. On ne peut pas en dire autant des autres Etats européens et encore moins de la plupart des Etats africains et arabes ». Depuis 2006, à l’initiative du Comité pour la mémoire de l’esclavage présidé par Maryse Condé, et sur l’heureuse et courageuse décision du Président Jacques Chirac, le 10 mai est date nationale de commémoration de l’abolition de l’esclavage et de la Traite négrière. L’an dernier, cette manifestation avait été marquée par la présence exceptionnelle, côte-à-côte, du Président de la République et du Président élu lors d'une émouvante cérémonie officielle.
En ce samedi 10 mai 2008, la commémoration, à laquelle j'ai eu l'honneur et la fierté d'assister au Jardin du Luxembourg, a été constituée par des chants, la lecture d'écrits, en hommage notamment au chevalier de Saint-George et à Aimé Césaire, suivie d' un moment de recueillement près la sculpture de Fabrice Hyber « Le Cri » en présence du Président de la République.
A cette occasion, le Président Sarkozy a souligné le message universel de la France éternelle osant regarder en face son histoire dans toute sa complexité. Le Président a annoncé d'importantes réformes : l'intégration dans les programmes scolaires de l'histoire de la traite négrière, de l'esclavage et de son abolition, dès la primaire; l'intégration dans les programmes scolaires des collèges et des lycées de l'étude de l'oeuvre d'Aimé Césaire; la création prochaine d'un centre national de ressources de mémoire de l'esclavage; la reconnaissance des diverses dates de commémoration en dehors de la date nationale.
Ces annonces ont été particulièrement applaudies par le public présent.

"L'esclavage est une blessure profonde qui pèse encore sur nos consciences. Les mémoires portent le poids de cette histoire. Et je sais bien qu’il existe encore aujourd’hui, des inégalités qui trouvent leurs origines dans cet héritage si douloureux." Ainsi s'est exprimé aujourd'hui avec courage le Président Nicolas Sarkozy.
Avec Victor Schoelcher, abolitionniste en 1848, « Disons-nous et disons à nos enfants que tant qu'il restera un esclave sur la surface de la Terre, l'asservissement de cet homme est une injure permanente faite à la race humaine toute entière. »