12 mai 2007

L'Honneur de la République

Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy le 10 mai 2007
Photo de Philippe Péjo

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Le 10 mai 2001, le Sénat adoptait à l’unanimité, en lecture définitive, la proposition de loi présentée par Christiane Taubira, tendant à la reconnaissance de la traite et de l'esclavage en tant que crime contre l'humanité.
Comme le souligne, à juste titre, ma collègue Rama Yade dans Noirs de France, « Comme la France eut le triste privilège d’être la première puissance à édicter sous la forme d’un Code noir les principes régissant l’esclavage des Noirs, elle a été le premier Etat à reconnaître l’esclavage comme crime contre l’humanité. On ne peut pas en dire autant des autres Etats européens et encore moins de la plupart des Etats africains et arabes ».
Depuis 2006, à l’initiative du Comité pour la mémoire de l’esclavage présidé par Maryse Condé, et sur l’heureuse et courageuse décision du Président Jacques Chirac, le 10 mai est date nationale de commémoration de l’abolition de l’esclavage et de la Traite négrière.
L’an dernier, le Chef de l’Etat précisait que « Cette cérémonie de commémoration est la volonté d’une représentation nationale. Un hommage doit être rendu aux millions d’anonymes qui ont subi l’esclavage, cette entreprise de déshumanisation et grande tragédie... ». Cette journée de commémoration tend également à lutter contre toutes les formes d’esclavage qui persistent sur notre planète.
Historique, telle a été la cérémonie de ce jeudi 10 mai 2007 dans le jardin du Luxembourg à laquelle j'ai eu l'honneur et la fierté d'assister. Par la présence exceptionnelle, côte-à-côte, ensemble, du Président de la République et du Président élu lors d'une manifestation officielle, par la présence également des plus hautes autorités de l’Etat et de la société civile, la République affirmait avec force, lors d’une cérémonie simple, mais ô combien symbolique et émouvante, l'engagement de la Nation et la continuité de l’Etat ; Une cérémonie, ouverte par La liberté des nègres -un chant révolutionnaire de 1794-, suivie de différents textes lus par des enfants, de la lecture par Jacques Martial du texte inscrit sur la stèle, de l’inauguration de la sculpture de Fabrice Hyber « Le Cri » et conclue par l’interprétation magistrale, en wolof et en anglais, du chant « Afrika » par Youssou N'Dour.
Un message universel. L'Honneur de la République. L'Honneur de la patrie des droits de l'Homme. L'Honneur d'une démocratie citoyenne. L'Honneur d'un grand pays dont la voix est écoutée dans le monde.
Avec Victor Schoelcher, abolitionniste en 1848, « Disons-nous et disons à nos enfants que tant qu'il restera un esclave sur la surface de la Terre, l'asservissement de cet homme est une injure permanente faite à la race humaine toute entière. »

3 Comments:

At 13 mai, 2007 01:18, Anonymous Anonyme said...

Il me semble que la formule suivante de Lincoln est à garder en mémoire "Si l'esclavage n'est pas mauvais, Rien n'est mauvais". Grande leçon d'humanité.

 
At 13 mai, 2007 02:04, Anonymous Anonyme said...

Joseph N'Diaye, conservateur de la Maison des esclaves de l'Ile de Goére a écrit un bouquin à lire sur ce sujet :
"Il fut un jour à Gorée...l'esclavage raconté à nos enfants" publié par Michel Lafon.
A conseiller.

 
At 13 mai, 2007 11:38, Anonymous Anonyme said...

Une belle image de concorde nationale.

 

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