J-100 : Retrouvons le sens de la République !

A moins de 100 jours du 1er tour de l’élection présidentielle, il convient de se ressaisir.
La dégradation d’un petit cran de la note souveraine de la France par une seule des trois agences référencées de notation n’est pas une catastrophe, ni même une surprise dans la mesure où elle était anticipée depuis des semaines par les marchés. Néanmoins, elle souligne la gravité de la crise de la gouvernance économique et de la dette qui secoue et fragilise l’Europe. Elle sanctionne également le décrochage au sein du couple franco-allemand entre les deux économiques principales de la zone Euro. Elle renforce la nécessité d’accélérer les réformes engagées par la majorité présidentielle mais dans un sens plus marqué de cohésion sociale, en appliquant enfin les propositions faites depuis des mois par les radicaux et Jean-Louis Borloo : taxation des transactions financières, fin de la « niche » Copé, TVA sociale, mesures de justice fiscale…Dans cette perspective, le Sommet social du 18 janvier devra être un succès pour mettre en œuvre une nouvelle étape de la nécessaire réforme en profondeur de notre pays : réduction drastique de la dette publique, ré industrialisation de notre pays, renforcement de la compétitivité et soutien à l’emploi.
Cette dégradation intervient alors que la campagne d’élections majeures, présidentielle puis législatives, va prendre son envol. Or, dans un contexte de crise inégalée, le réflexe des peuples, partout en Europe, est de censurer les gouvernements en place et de se tourner vers les extrêmes. Si, dans la campagne électorale française, la majorité présidentielle n’est pas en mesure de présenter des mesures crédibles à la hauteur de l’enjeu, il n’y a aucune raison objective pour que ce réflexe soit différent en France. D’autant plus qu’à la cadence infernale où évolue cette crise européenne, de jour en jour, nul n’est en mesure de connaître réellement l’état de l’Euro et de notre pays dans trois mois ainsi que la manière dont nos compatriotes, confrontés à un probable chômage massif de proximité, réagiront alors dans les urnes.
Dans ce contexte, la question n’est même plus la crainte d’un nouveau 21 avril. Attention ! En effet, si l’on continue comme cela, Mme Le Pen, sous réserve naturellement de l’obtention des 500 signatures nécessaires, ne sera pas seulement qualifiée pour le second tour, elle en sortira même en tête au premier tour ! Une élection présidentielle qui se jouerait, plus que jamais au 1er tour créerait alors des frustrations populaires dont les législatives de juin seraient un défouloir. En conséquence, il nous faut retrouver le sens de la République et contrer Mme Le Pen sur ses propositions économiques, européennes et nationales. Ne pas lui laisser l’exclusivité de l’exposition médiatique sur une Europe plus proche des peuples, sur une France plus laïque et une Francophonie plus offensive. Il nous faut donc vite retrouver le sens d’une République rassembleuse, plus juste avec ses classes moyennes et modestes, plus fière de ses valeurs intangibles. Il est encore temps d’agir ensemble, pour une Europe plus humaine et une France plus juste car face à la gravité de la crise, seulement ensemble, nous serons plus forts.