Nicolas Sarkozy, candidat à l'élection présidentielle avait évoqué lors du Congrès de la Porte de Versailles, le 14 janvier, puis lors d'une réunion publique tenue en mars à Paris, la figure emblématique de Guy Môquet.
Elu Président de la République, il se rendit symboliquement, le jour de son investiture, au monument de la cascade du Bois de Boulogne où il rendit hommage à la Resistance et à la jeunesse de France, en faisant lire par une lycéenne la dernière lettre de Guy Môquet à ses parents.
"Un jeune homme de dix-sept ans qui donne sa vie à la France, c'est un exemple non, du passé mais pour l'avenir..."
Chacun à cette période salua unanimement l'initiative du Président Sarkozy. Aujourd'hui pour des raisons électoralistes, cette initiative est remise en cause par un certain nombre de politiques communistes et socialistes.
Dans ces conditions, il me semble utile de vous transmettre ci-après l'intégralité de cette lettre.
"Ma petite maman chérie,
Mon tout petit frère adoré,
Mon petit papa aimé,
Je vais mourir !
Ce que je vous demande, toi, en particulier ma petite maman, c'est d'être courageuse. Je le suis et je veux l'être autant que ceux qui sont passés avant moi. Certes, j'aurais voulu vivre. Mais ce que je souhaite de tout mon cœur, c'est que ma mort serve à quelque chose. Je n'ai pas eu le temps d'embrasser Jean. J'ai embrassé mes deux frères Roger et Rino. Quant au véritable je ne peux le faire hélas ! J'espère que toutes mes affaires te seront renvoyées elles pourront servir à Serge, qui je l'escompte sera fier de les porter un jour. A toi petit papa, si je t'ai fait ainsi qu'à ma petite maman, bien des peines, je te salue une dernière fois. Sache que j'ai fait de mon mieux pour suivre la voie que tu m'as tracée.
Un dernier adieu à tous mes amis, à mon frère que j'aime beaucoup. Qu'il étudie bien pour être plus tard un homme.
17 ans et demie, ma vie a été courte, je n'ai aucun regret, si ce n'est de vous quitter tous. Je vais mourir avec Tintin, Michels. Maman, ce que je te demande, ce que je veux que tu me promettes, c'est d'être courageuse et de surmonter ta peine.
Je ne peux en mettre davantage. Je vous quitte tous, toutes, toi maman, Serge, papa, en vous embrassant de tout mon cœur d'enfant.
Courage !
Votre Guy qui vous aime.
Guy"
En quoi cette lettre fait-elle scandale?
En quoi cette courte lettre ne peut-elle être lue dans les lycées de France?
Que n'aurait-on dit si le Pérsident avait pris l'initiative de faire lire un texte d'un gaulliste historique ou d'une personnalité de droite?
N'est-ce pas au contraire l'occasion de faire un point vivant avec les éleves sur la Résistance, sur la jeunesse et son engagement, sur l'amour familial et sur les valeurs de la République?